Communiqués du collectif national de l'action culturelle et cinématographique

Communiqué du 21 mai 2008 à Cannes

ACID - Association du cinéma indépendant pour sa diffusion / ACRIF - Association des cinémas de recherche d’Ile de France / ACAP - Pôle Image Picardie / ACOR - Association des cinémas de l’ouest pour la recherche / AFCA - Association française du cinéma d’animation - Agence du court métrage / Alhambra Ciné Marseille - Carrefour des festivals / Centre Images - région Centre / MJC du Pays de Montbéliard - Pôle d’Éducation artistique au cinéma de Franche Comté / Documentaire sur Grand Écran / Les enfants de cinéma / FFMJC - Fédération française des maisons des jeunes et de la culture / FPEA - Forum permanent pour l’Education Artistique / GNCR - Groupement national des cinémas de recherche / KYRNEA International / Passeurs d’images / Ligue de l’enseignement / ROC - Regroupement des organisations du Court Métrage / SRF - Société des réalisateurs de films / UFFEJ - Union Française du Film pour l’Enfance et la Jeunesse / Chantal RICHARD - cinéaste / Licia EMINENTI - cinéaste / Nicolas PHILIBERT - cinéaste.


RENCONTRE PUBLIQUE


« Cinéma et Audiovisuel

vers le démantèlement
de la diversité culturelle en France

Etat des lieux / Etat d’urgence »

Mercredi 21 mai 2008 à 17H30

« Espace Rencontres » de la Quinzaine des Réalisateurs
La Malmaison – 47, la Croisette, Cannes





Cannes, le 21 mai 2008


.1.


Historique de la mobilisation


Pour commencer, il nous a semblé nécessaire de rappeler les origines de ce qu’on appelle aujourd’hui le Collectif national de l’action culturelle cinématographique et audiovisuelle ou encore le Blac.




Comment et pourquoi le Collectif de l’action culturelle cinématographique et audiovisuelle s’est-il créé ?

La mobilisation des acteurs de la diffusion culturelle et de l’éducation artistique a été inaugurée le 7 décembre 2007 avec un appel intitulé Cinéma et audiovisuel, vers le démantèlement de la diversité culturelle en France ? Cet appel faisait état des très fortes inquiétudes des professionnels, suite aux signes donnés par l’État d’un désengagement financier - dont l’ampleur n’est pas précisée - du Ministère de la Culture et de la communication dans le secteur de la diffusion culturelle, de l’éducation artistique et de l’action culturelle. Face à ces menaces, le mouvement défend :

  • la circulation des œuvres et leur rencontre avec un public large et diversifié,
  • la diffusion du patrimoine cinématographique,
  • l’accès à la diversité de la production (court métrage, documentaire, animation, fiction, expérimental...),
  • la sensibilisation et la formation des publics, notamment le jeune public en temps scolaire et hors temps scolaire,
  • l’aménagement culturel du territoire notamment en zone rurale et péri-urbaine,
  • les programmes « cinéma en prison » et « cinéma à l’hôpital» qui touchent les personnes les plus en difficulté pour avoir une fenêtre ouverte sur le monde.

Sans aucune concertation, sont ainsi remises en cause les politiques de proximité qui forment le maillage exceptionnel de la diffusion, de l’éducation artistique et de l’action culturelle, alors que le chef de l’État ne cesse d’insister sur la priorité à accorder à la « démocratisation culturelle » et à « l’éducation artistique ».





Qui compose le Collectif ?


L’appel lancé le 7 décembre a rencontré parmi les professionnels du secteur un écho considérable. De manière inédite auteurs, réalisateurs, techniciens, producteurs, distributeurs, responsables de festivals, de salles de cinéma privées et publiques, de lieux et réseaux de diffusion et de création, de structures d’éducation artistique et d’action culturelle, enseignants, chercheurs, élus et spectateurs se sont rassemblés autour de l’appel, pour marquer la première grande étape de cette mobilisation.

On compte aujourd’hui 372 structures et 928 professionnels signataires de l’appel fondateur qui témoignent de la transversalité, de la solidarité du mouvement.




Quelles actions ?

De manière "visible", le Collectif, a mené depuis six mois deux actions symboliques fortes :

La mobilisation du Saint-André des Arts, vendredi 11 janvier 2008.
Lors d’une matinée de débats au Saint-André des Arts, à Paris, plus de 300 personnes, venues de tout le territoire, pour apporter leur soutien et témoigner leur solidarité face aux menaces qui pèsent sur le secteur de l’action culturelle cinématographique et audiovisuelle.


La Cérémonie des César, 22 février 2008.
Il s’agit plutôt d’une action « en creux », le Collectif n’a en effet pas obtenu du Bureau de l’Académie des César et de son président, Alain Terzian, l’autorisation de prendre la parole à un moment donné de la cérémonie - la parole appartenant, selon l’Académie, aux artistes récompensés, qui disposent à ce titre « d’une liberté de parole absolue ». Néanmoins, le mur de silence bâti par le Bureau de l’Académie des César, n’est pas parvenu à retenir toutes les expressions.

En partie grâce au Collectif, certaines brèches se sont ouvertes :
  • Jeanne Moreau, lorsqu’on lui remet un César d’honneur, prend librement la parole et évoque les menaces qui pèsent sur les festivals et les salles de cinéma ;
  • Mathieu Amalric, non présent à la Cérémonie car en tournage au Panama, dans les quelques notes qu’il a laissées à son agent au cas où il recevrait le prix – ce qui a été le cas –, évoquait, entre autres, l’importance du rôle tenu par les salles de proximité et la question épineuse des multiplexes. On apprend, le lundi qui suit la cérémonie, qu’à la lecture, ces notes ont été amputées justement de cette partie pour des raisons qui restent assez obscures. De toute évidence il s’agit d’une censure qui met à mal l’engagement du Bureau de l’Académie des César à laisser « une liberté de parole absolue » au primés.
  • Enfin, plus de 200 salles de cinéma indépendantes ont baissé le rideau pour protester contre la perspective d’une baisse de crédits alloués à l’action culturelle cinématographique et audiovisuelle, ou bien ont organisé des débats, des interventions en première partie de séances, etc.


Parallèlement, le Collectif a mené nombre d’actions :

Courrier adressé aux directeurs des DRAC pour obtenir une évaluation précise des arbitrages budgétaires, région par région, resté sans réponse encore à ce jour.

Rencontre avec des représentants du cabinet du Ministère de la Culture et de la communication, de la DMDTS – Direction de la Musique, de la danse, du théâtre et du spectacle, et du CNC – Centre national de la cinématographie.

Enfin, car les inquiétudes sont grandes tous secteurs culturels confondus, le Collectif a participé avec l’ensemble des autres secteurs culturels, théâtre, arts plastiques, multimédia, musique, danse... à la rédaction d’un texte commun intitulé « Sauvons la culture ». Ce texte, en ligne sur le site Internet, www.sauvonslaculture.fr, rassemble d’ores et déjà 9.000 signatures (au 21 mai 2008) et nous invitons tout citoyen qui désire participer à cette action à se joindre à nous tous, en signant le texte.





.2.

Etat des lieux : une nouvelle orientation
de la politique culturelle de notre pays ?


Dans un courrier du 8 janvier 2007, Madame Albanel répondait aux inquiétudes formulées par des membres du Collectif national de l’action culturelle cinématographique et audiovisuelle en ces termes « Cet effort (supplémentaire) devrait permettre aux DRAC d’intervenir sur les actions pour lesquelles la participation financière de l’État sera sollicitée en 2008 dans des conditions comparables à celles de l’an passé ». Dans un second courrier du 10 janvier 2008, le Ministère de la Culture et de la communication précisait le point suivant « je suis particulièrement attentive à toutes les actions, qui en région, permettent de sensibiliser les différents publics, et notamment les publics scolaires, à la dimension artistique du cinéma ».

En contradiction avec ces propos rassurants, les premières réponses des DRAC (Directions régionales des affaires culturelles) aux porteurs de projets confirment pour l’année 2008 une baisse sans précédent du soutien de l’État à l’action culturelle cinématographique et audiovisuelle ainsi qu’aux actions d’éducation à l’image.

Dans l’impossibilité d’obtenir de la part des représentants du Ministère de la Culture et de la communication des réponses claires sur ses choix budgétaires, un travail d’évaluation mené sur le terrain par le Collectif national laisse apparaître une réduction de 18% des crédits alloués à la diffusion culturelle cinématographique, l’amplitude de cette baisse étant corroborée par le Centre national de la cinématographie. À l’occasion de la mobilisation transdisciplinaire Sauvons la culture ! la comparaison avec les différents champs artistiques concernés à permis de constater un net écart du pourcentage des baisses imposées au cinéma.

Nous ignorons totalement les raisons objectives qui ont présidé à la mise en œuvre de ce cadre budgétaire national.

L’ensemble des chiffres recueillis laisse deviner cependant les lignes directrices des choix opérés par le Ministère de la culture et de la communication en matière de soutien à l’action culturelle cinématographique et audiovisuelle. Il apparaît nettement que les baisses orchestrées remettent en question deux piliers de la politique cinématographique et audiovisuelle de notre pays :
  • la politique de diffusion culturelle des œuvres
  • la politique d’éducation à l’image



Le multimédia liquidé. La suppression quasi générale des aides accordées par l’État entraînera la disparition de lieux spécifiquement dédiés à la culture numérique. Ce label pourtant initié par le Ministère de la Culture et de la communication recouvre des missions de service public qui visent à réduire la fracture numérique, mais aussi à promouvoir une véritable culture multimédia, à favoriser l’accès à la technique et à la création par des actions d’éducation auprès des publics et par le soutien aux artistes. Cet abandon apparaît surprenant de la part de l’État alors que les nouvelles technologies sont au cœur des enjeux de notre société pour les années à venir.


Les festivals cinématographiques et les associations de programmation affaiblis. Se confirment également sur l’ensemble du territoire national des baisses très violentes pour de nombreuses manifestations. Parfois annoncées après le déroulement de l’événement, ces orientations laissent apparaître des disparités de traitement entre les porteurs de projets sans que soient explicités les critères d’évaluation mis en œuvre nationalement et régionalement par le Ministère de la Culture et de la communication et ses représentants en DRAC. Souvent implantés dans des zones rurales ou de moyenne importance, les opérateurs ont, dans la quasi-majorité des cas, subi une amputation de l’ordre de 15 % avec des décisions parfois «ubuesques» : moins 600 euros par exemple pour telle structure !

D’autres manifestations ont vu leurs crédits amputés de 50%, comme le Festival Jean Carmet de Moulins-sur-Allier, ou tout simplement supprimés, c’est le cas des Rencontres internationales de cinéma à Paris, ou de Caravane cinéma d’Afrique à Sainte-Foy-les-Lyon.

Le Centre national de la cinématographie, dans un mouvement inédit de « recentralisation » de la politique culturelle nationale, a dû en toute urgence « récupérer » le financement de presque trente manifestations dites « d’intérêt national et international ». Loin d’être une garantie de « sanctuarisation des crédits », ce transfert s’accompagne parfois d’une baisse de subvention, c’est le cas de Cinéma du réel, et laisse planer des incertitudes sur l’accompagnement de l’ensemble des opérations développées par ces festivals : éducation à l’image, tables rondes professionnelles, diffusion des œuvres sur le territoire régional etc.

Les associations de programmations, composées souvent de bénévoles passionnés du 7e art, ont à cœur de maintenir une offre diversifiée de qualité : films de court métrage, films documentaires, films de répertoire, films expérimentaux etc. dans le cadre d’opérations initiées en majorité avec des salles de cinéma. Souvent issus des mouvements populaires initiés après guerre (MJC), ces structures sont porteuses d’une ambition politique d’appropriation par les citoyens de l’action culturelle dans notre pays. Elles ont aussi vu leurs moyens d’actions largement remis en question par les arbitrages des différentes DRAC. Le patrimoine cinématographique n’est pas préservé. A titre d’exemple, l’Institut Jean Vigo à Perpignan perd 12.000 euros dont 6.000 sur des actions patrimoniales.

Parmi de nombreux autres exemples sur tout le territoire national :
  • l’association Sans canal fixe (Tours) développant une télévision associative ainsi que des actions de sensibilisation au cinéma documentaire passe d’une subvention de 15.000 à 5.000 euros,
  • Le Festival de Saint-Paul Les Trois Châteaux : baisse de 17,5 %,
  • Le Festival du Film court de Villeurbanne : baisse de 14 %,
  • etc...


Les associations régionales de salles pour la diffusion art et essai et recherche en sursis ?
Acteurs essentiels de la mise en réseau des salles, garants d’une mutualisation des moyens en faveur de cinématographies fragiles, œuvrant pour l’accès à la culture cinématographique de l’ensemble des publics, ces associations ont vu leurs moyens d’interventions gravement menacés par les baisses des aides de l’État. Pour la plupart «repêchées» in extremis suite à la mobilisation collective de ces derniers mois - et encore pas toutes : l’Association des cinémas de l’ouest pour la recherche (régions Haute-Normandie et Basse-Normandie, Bretagne , Pays-de-la-Loire, Centre, Poitou-Charentes) a subi une baisse de 20%, l’association Plein Champ (Région Auvergne) une baisse de 10%…

À l’heure ou l’on évoque la recherche de solutions pour améliorer le financement et la rencontre d’œuvres ne répondant pas aux simples lois du marché, la remise en question des missions poursuivies par les salles d’art et d’essai publiques et privées est en contradiction avec les récentes déclarations de la Ministre de la Culture et de la communication favorable à une meilleure qualification des dispositifs de soutien au cinéma d’auteur.



Les politiques d’éducation à l’image : une priorité nationale en trompe l’œil. Que ce soit dans le cadre des opérations en temps scolaires ou hors temps scolaire, nous constatons des réductions importantes des moyens dévolus aux différents acteurs investis dans ces opérations. Des festivals, des salles de cinémas, des coordinateurs de dispositifs nationaux vont devoir cesser la mise en œuvre d’ateliers de pratiques artistiques, de formations pour les enseignants et les élèves, de rencontres avec des professionnels, de programmation de films. À titre d’exemple, l’association Pécheurs d’images (Lunel) déjà touchée sur son volant festival (Semaines du cinéma méditerranéen) à hauteur de moins 42 % n’a plus les moyens de faire fonctionner un atelier de création pour les jeunes, la salle de cinéma le Café des images (Hérouville-Saint-Clair) voit sa subvention passer de 15.000 euros à 3.000 euros sur cet aspect de son travail. Il semble également que dès la prochaine rentrée scolaire la plupart des options facultatives dans les lycées pourrait être remise en cause.

Les dispositifs qui visent à réduire les inégalités d’accès à la culture en général et au cinéma en particulier sont également touchés par les choix opérés en 2008. Le réseau Passeurs d’images, qui œuvre dans des zones dites sensibles, a vu les subventions de fonctionnement et d’action largement amputées dans la quasi-totalité des régions. Les ateliers menés en milieu carcéral ainsi que les dispositifs en direction des hôpitaux sont également touchés par les baisses des crédits de l’État.

Or, dans une déclaration publiée par le journal Le Monde en date du 14 mai, Madame Albanel veut « doubler les effectifs des dispositifs Ecole, Collège et Lycées au cinéma ». D’une part cette déclaration est délivrée sans aucune concertation avec le Ministère de l’Education nationale. D’autre part, la dimension pédagogique est oubliée. En outre, ce volontarisme affiché se heurte à la réalité des baisses de crédits imposées aux dispositifs de transmission et de sensibilisation à la culture cinématographique et audiovisuelle.



Nous voici obligés de constater que la préférence affichée pour l’éducation à l’image et l’accès pour tous à la culture masque une volonté de démanteler 60 ans d’acquis d’une politique publique d’action culturelle et artistique.




Des conséquences immédiates sur les structures et la filière professionnelles qui remettent en cause la diversité artistique et culturelle dans notre pays

Ce démantèlement n’a été précédé d’aucune annonce ou concertation. Il s’est appliqué sans proposition d’évolution, indépendamment des bilans d’activités et sans considération pour leur dimension d’intérêt général.

Alors qu’il porte sur des montants relativement modestes pour l’État il met en péril, ramené à leur échelle, la pérennité des structures et emplois. D’ores et déjà des ECM ont procédé à des licenciements, réduit de façon drastique leurs activités à destination des publics.

Cette régression brutale des aides publiques va avoir pour conséquence de réduire considérablement le paysage culturel de notre pays. Elle remet en cause un maillage territorial qui garantissait une diffusion plurielle, la rencontre des œuvres avec un public large et diversifié, la pluralité de la production, la sensibilisation et la formation des publics. Dans sa lettre de mission à la Ministre de la Culture et de la communication du 1er juillet 2008, le Président de la république demande de « veiller à ce que les aides publiques favorisent une offre répondant aux attentes du public ». Or, qui peut répondre efficacement à cette demande sinon ces structures modestes, dont l’existence assure à la fois la diversité de l’offre et une proximité géographique ? Quels choix aura le public lorsqu’il n’existera plus que des grandes institutions publiques ou privées ?

Les collectivités territoriales, quoique souvent conscientes des enjeux de la diversité culturelle, ne pourront pallier la diminution voire l’arrêt de ces financements, car elles subissent déjà un processus de transfert de compétences lourd à assumer. Le risque de disparité et d’inégalité entre citoyens est proportionnel à la capacité de certaines régions à maintenir une politique culturelle qui, comme on sait, excède leurs compétences régaliennes.

Or, les réseaux d’action culturelle et artistique génèrent, en marge des modèles dominants, des activités économiques et des emplois qui bénéficient au cinéma de même qu’ils contribuent à en irriguer le renouvellement professionnel et artistique. Affaiblir les acteurs de l’action culturelle cinématographique et audiovisuelle, c’est immédiatement menacer les ressources, des distributeurs, des producteurs, des auteurs et des réalisateurs et par la même, menacer le champ de la création.




.3.

Vers des états généraux de l'action culturelle
cinématographique et audiovisuelle


En janvier dernier, nous nous étions promis de faire un point au moment du Festival de Cannes.

Face aux constats évoqués dans l’état des lieux et après huit mois de mobilisation constante, le Collectif a décidé de pérenniser sa structure et son action.


Il appelle aujourd’hui toutes les organisations et réseaux professionnels à le rejoindre pour la préparation des
Etats généraux de l’action culturelle cinématographique et audiovisuelle
prévus en décembre prochain.




Les Etats généraux de l'action culturelle cinématographique et audiovisuelle, pourquoi et comment ?

Il s’agira d’une rencontre nationale qui se déroulera sur deux jours à Paris, avec comme premiers objectifs :

  • de rendre public un état des lieux de la situation de l’ensemble des artisans de l’action culturelle cinématographique et audiovisuelle en matière de financements publics. Cela permettra de mesurer enfin concrètement l’ampleur du désengagement de l’Etat et la réalité des interventions des collectivités locales. Cela devrait également donner une idée des perspectives qui se dessinent pour les prochaines années,
  • de poser le cadre permanent du Collectif sur la base d’une définition partagée de l’action culturelle cinématographique et audiovisuelle et plus largement de l’action culturelle concernant tous les champs artistiques. Il s’agira de s’attacher à définir des priorités de réflexion en fonction des besoins exprimés par les participants. Nous nous appuierons également sur les différents travaux, rapports et manifestes, motions et propositions publiés ces derniers mois, qu’ils émanent des institutions ou d’initiatives variées. Par exemple, récemment :



Les modalités et le plan de travail de ces premières journées nationales seront établies d’ici septembre à l’initiative du Collectif. En particulier, il s’agira :

  • d’illustrer la réalité et la diversité de l’action culturelle, avec des conférences, ateliers, programmations, expositions, etc. assortis de témoignages et réflexions théoriques sur le sens et la finalité de ces actions, quelque soit le champ d’intervention : production et réalisation, distribution, exploitation, éducation artistique…
  • de réfléchir collectivement, et de mettre en œuvre pour les mois suivants la rédaction d’un manifeste d’intérêt général de l’action culturelle, en invitant d’autres acteurs des différentes disciplines artistiques, culturelles et éducatives à s’associer à cette réflexion.



Les actions à venir
L’année qui vient de se passer marque un tournant dans l’histoire des relations établies entre l’Etat et les professionnels depuis près de 60 années. Au-delà des effets catastrophiques sur le paysage culturel et cinématographique français, ces risques traduisent une rupture profonde, brutale et unilatérale dans ce qui fonde pourtant la richesse de la politique culturelle à la française.

Le Collectif réitère sa volonté d’une concertation permanente avec les pouvoirs publics. Par exemple, nous profitons de cette tribune pour demander officiellement que Monsieur Alain Auclaire auditionne notre Collectif en tant que tel, dans le cadre de la mission qui lui est confiée par l’État.


D’ici les États généraux les actions de mobilisation se poursuivront.

Nous vous invitons à consulter régulièrement le site du Collectif national de l’action culturelle cinématographique et audiovisuelle, et à venir nombreux vous associer à ce nouveau chapitre de notre mobilisation.



Contact : secrétariat provisoire du BLAC
(Collectif national de l’action culturelle cinématographique et audiovisuelle)
François Aymé, directeur du cinéma Jean Eustache à Pessac • 06 63 60 59 77
Eugène Andréansky, délégué général des Enfants de cinéma • 06 10 03 81 01
Catherine Bailhache, coordinatrice de l’ACOR • 06 11 92 56 40
Amélie Chatellier, déléguée adjointe de la SRF • 06 81 92 66 04
Mehdi Derfoufi, délégué général de l’UFFEJ • 06 65 07 77 26
Philippe Germain, délégué général de l’Agence du court métrage • 06 64 66 41 00
Antoine Leclerc, délégué général de Carrefour des festivals • 06 11 01 38 25
Olivier Meneux, directeur de L’ACAP • 06 11 81 57 79
Presse
Jean-Bernard Emery • jb.emery@cinepresscontact.com
01 55 79 03 43 • 06 03 45 41 84 • www.cinepresscontact.com



Visuel d'après Strand0112070010 de Birgit Speulman